Le sort de l’aiguillette, la hantise des hommes

Aiguillette est une boucle de fil nouée, aussi appelée ligature. Une des méthodes les plus courante était de faire des nœuds sur un fil de chanvre, de lin ou même un cheveux.

Les sorcières causaient l’impuissance, et peut-être même la castration chez les hommes, la stérilité chez les femmes, et le mécontentement général dans le mariage. L’aiguillette sert également à lier des couples dans des relations amoureuses illicites.

Ainsi, se faire «nouer l’aiguillette» était un des maléfices les plus craints et les plus répandus. Un véritable art maléfique dans le but d’empêcher tout rapport sexuel et bien entendu toute procréation et ce, jusqu’à ce que l’aiguillette ait été dénouée.

La phobie de la ligature, ou la peur de la castration satanique, était répandu dans la France du XVIème siècle.

On croyait qu’au moment où un prêtre bénissait un nouveau mariage, la sorcière se glissait derrière le mari, noué un fil et jeté une pièce de monnaie sur le sol tout en appelant le diable. Si la pièce disparaissait, ce qui signifie que Le diable l’a prise et l’a gardé jusqu’au jour du jugement, le couple était alors destiné au malheur, à la stérilité et à l’adultère.

La sorcière pouvait aussi réciter des formules magiques lors de la cérémonie de mariage ou au moment où les époux échangeaient les anneaux. Les couples vivant en Languedoc craignaient tellement le satanisme et la castration que pas 10 mariages sur 100 ont été effectuées publiquement à l’église.

Au lieu de cela, le prêtre, le couple et leurs parents partaient en secret pour célébrer la Sainte-Cène. Alors seulement, les nouveaux mariés pouvaient rentrer chez eux, faire la fête et aller au lit. Thomas Platter, botaniste et médecin, a conclu que la panique était si grave qu’il était un danger local de dépeuplement.

La pratique existait déjà chez Ovide et Virgile au 1er siècle avant J.-C.. Le prêtre jésuite Martin Antonio Delrion (1551-1608) écrivait qu’on pouvait craindre de se marier en plein jour.

Laisser un commentaire

Un site Web propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑