Le démon Antesser

Démon intermédiaire sorcier, il apparaît sous la forme d’un homme à la barbe rousse, coiffé d’un chapeau pointu, vêtu d’un justaucorps gris et portant des bas bleus.

Il est aussi dit qu’il est un démon chargé d’accompagner les sorcières au Sabbat. Antesser est un démon qui sévit à Blokula, lieu enchanté.

Vers l’année 1670, dans le village de Mohra (province d’Elfdalen), une affaire de sorcellerie fait polémique. Des juges y sont envoyés, afin de statuer l’sur l’affaire. 70 sorcières sont condamnées à mort, une foule d’autres est arrêtée, et 15 enfants se trouvent mêlés à ces débats.

On disait que les sorcières se rendaient de nuit dans un carrefour. Elles y évoquaient le Diable à l’entrée d’une caverne en disant trois fois : «Antesser ! viens, et nous porte à Blokula!»

Goya, Le Sabbat des Sorcières, huile sur toile, 1798.

Blokula est un lieu enchanté et inconnu des non initiés. Sorcier et sorcière y faisaient le Sabbat. Le démon Antesser leur apparaissait sous diverses formes, mais le plus souvent en justaucorps gris, avec des chausses rouges ornées de rubans, des bas bleus, une barbe rousse, un chapeau pointu.

Antesser emportait sorcier et sorcière à travers les airs à Blokula, aidé d’un nombre suffisant de démons. Ces derniers étaient travestis en chèvres.

Quelques sorcières plus hardies accompagnaient le cortège sur des manches à balai. Celles qui menaient des enfants plantaient une pique dans le derrière de leur chèvre afin que tous les enfants s’y perchent à califourchon à la suite de la sorcière, et faisait le voyage sans encombre.

Une fois arrivés à Blokula, sorciers, sorcières et leurs invités participaient à une fête qui a été préparé en leur honneur. Ils se donnent au Diable, qu’ils jurent de servir, en se faisant une piqûre au doigt ils signent de leur sang un engagement ou pacte.

Ils sont ensuite baptisés au nom du diable, qui leur donne des raclures de cloches. Ils les jettent dans l’eau en psalmodiant ces paroles abominables : « De même que cette raclure ne retournera jamais aux cloches dont elle est venue, que mon âme ainsi ne puisse jamais entrer dans le ciel !… »

Pour séduire ses proies, le Diable emploie la stratégie de la bonne chère, et il donne à ces gens un superbe festin, composé d’un potage aux choux et au lard, de bouillie d’avoine, de beurre, de lait et de fromage.

Après le repas, ils jouent et se battent ; et si le diable est de bonne humeur, il les rosse tous avec une perche, « ensuite de quoi il se met à rire à plein ventre ». Parfois, il leur joue de la harpe.

Les aveux que le tribunal obtint apprirent que les fruits qui naissaient du commerce des sorcières avec les démons étaient des crapauds ou des serpents.

Des sorcières révélèrent encore cette particularité, qu’elles avaient vu quelquefois le diable malade, et qu’alors il se faisait appliquer des ventouses par les sorciers de la compagnie.

Le diable enfin leur donnait des animaux qui les servaient et faisaient leurs commissions : un corbeau ou un chat, qu’ils appelaient emporteur, parce qu’il était envoyé voler ce que le ou la sorcière désirait et qu’il s’en acquittait habilement.

Le Diable leur enseignait à traire le lait par charme, de cette manière : le sorcier plante un couteau dans une muraille, attache à ce couteau un cordon qu’il tire comme le pis d’une vache, et les bestiaux qu’il désigne dans sa pensée sont traits aussitôt jusqu’à épuisement.

Ils employaient aussi le même moyen pour nuire à leurs ennemis, qui souffraient des douleurs incroyables pendant tout le temps qu’on tirait le cordon. Ils tuaient même ceux qui leur déplaisaient en frappant l’air avec un couteau de bois.

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