Les Valkyries, vierges guerrières

Walkyrien (c. 1905) by Emil Doepler

Vierges guerrières, les Valkyries ou Walkyries sont devenues des divinités mineures dans la mythologie nordique. Elles servaient Odin, maître des dieux.

Habillées d’une armure, elles dirigeaient les batailles. Elles sont connues pour donner la mort aux guerriers et emmener les âmes de ces héros au Valhalla, le grand palais d’Odin. Ils deviennent alors des Einherjar ou Einheriar, « ceux qui constituent une armée » ou « ceux qui combattent seul à seul », ce sont des guerriers d’exception morts bravement lors des combats, « l’arme à la main ».

Ces guerrières se battent aux côtés d’Odin, notamment lors de la venue du Ragnarök, la fin du monde. Les Valkyries représentent aussi les Skjaldmö. En vieux norrois, il s’agit d’une jeune femme guerrière armée d’un bouclier dans la mythologie nordique.

Le mythe de la Walkyrie est fondé sur l’épopée des Skjaldmös, qui font penser au mythe grec des Amazones. Jérémie Benoit explique dans son article « Le Cygne et la Valkyrie. Dévaluation d’un mythe« , qu’elles sont des « créatures des deuxième et troisième fonctions duméziliennes, les valkyries, sages et vierges, participent de plusieurs notions : l’air, la guerre, la mort, l’eau, la fécondité, le savoir, le destin ».

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L’étymologie de Valkyrja (pluriel : valkyrur), des mots val (choisir) et kyrja (abattre), signifie littéralement, « qui choisit les abattus » ou « qui choisissent les morts ». Jérémie Benoit précise que « leur nom est forgé sur valr, guerriers morts conçus dans leur ensemble, et sur kyrja, dérivé de kjósa, choisir. Elles sont ainsi celles qui choisissent les combattants tués à la bataille, pour peupler le palais d’Odinn, la Valholl (Walhalla) ».

« Leur collusion avec la mort est donc particulièrement claire. Elles planent au-dessus des combats, armées de lances (la lance est l’attribut d’Odinn), assurant ainsi la victoire. Telle apparaît la Valkyrie peinte par Peter Nicolaï Arbo. La notion de choix entraîne nécessairement celle de destin, thème central de toute la pensée germanique », indique Jérémie Benoit.

The Valkyrie’s Vigil (1906) by Edward Robert Hughes

« L’une des valkyries se nomme d’ailleurs Skuld, selon la Vôluspa, strophe 30, et il n’est pas indifférent de constater que c’est là également le nom porté par l’une des trois nomes, sortes de Parques nordiques, qui régissent la destinée des hommes. Skuld est la nome du futur. Car les valkyries sont psychopompes. Nous verrons bientôt de quoi il en retourne. Guerrières, les valkyries sont «les skjaldmeyjar (vierges au bouclier) qui řidna lopt ok lôg (chevauchent par les airs et les flots) ». Là encore Arbo a suivi les textes pour représenter sa valkyrie. Ainsi le cheval est leur attribut, tout comme il est celui d’Odinn. Saxo Grammaticus rapporte que le cheval de ce dieu, Sleipnir, traverse les airs et les flots, à la manière des valkyries. Il n’est pas inutile de remarquer aussi que l’une d’elles s’appelle Svipul, nom forgé à partir du verbe svipa, se mouvoir rapidement. La Helgakvida Hundigsbana I, st. 47, cite un cheval nommé Svipudr. Le cheval est d’autre part en relation étroite avec la mort. Sleipnir est chargé de conduire les dieux au royaume de Hel, la déesse des enfers. Nous demeurons bien ainsi dans le même contexte ». (extrait p.73)

Les Valkyries sont aussi assimilées aux Nornes, de la mythologie nordique sont comparables aux dises qui règlent le destin de l’ensemble des habitants des neuf mondes de la cosmogonie nordique.

Dans l’art moderne, les Valkyries sont décrites comme de belles vierges montant des Pégases, ornées de casques et armées de lances. Contrairement aux stéréotypes, leurs montures étaient plutôt des hordes de loups traînant au milieu des corps de guerriers morts. Ces loups étaient de macabres combattants.

La Valkyrie serait apparentée au corbeau, animal apparaissant fréquemment dans la mythologie nordique, comme Hugin et Munin, les deux corbeaux perchés sur les épaules d’Odin.

Volant au-dessus du champ de bataille, les corbeaux sélectionnaient des corps, et surveillaient les neuf mondes pour Odin. Les hordes de loups et de corbeaux nettoient les champs aux lendemains des batailles et pourraient avoir été là pour servir de plus grandes causes.

Freya (1882) by Carl Emil Doepler

Freyja est considérée comme la première parmi les Valkyries. Elle est de la famille des dieux Vanes, fille de Njörd le dieu des océans, de la pêche et des poissons et de Skadi la déesse des montagnes, de la chasse et de l’hiver.

Freyja est aussi la sœur jumelle de Freyr le dieu agricole avec lequel elle partage les attributs de la fertilité en rapport avec la vie. Ses filles s’appellent Hnoss et Gersimi. Elle reçoit dans son manoir Sessrumne à Fólkvangr la moitié des guerriers morts au combat, qu’elle guidera au combat le jour du Ragnarök.

Les valkyries sont attestées dans l’Edda poétique, il s’agit d’un recueil de poèmes compilés au XIIIe siècle à partir de sources traditionnelles antérieures, ainsi que la Prose Edda, la Heimskringla, et enfin la saga Njáls, l’une des sagas des Islandais), toutes écrites ou compilée au XIIIe siècle. Ils apparaissent à travers la poésie des échaudures, dans un charme du XIVe siècle, et dans diverses inscriptions runiques.

Des amulettes en argent stylisées de l’époque viking représentant des femmes portant de longues robes, les cheveux tirés en arrière et noués en queue de cheval, portant parfois des cornes à boire, ont été découvertes dans toute la Scandinavie.

Ces traces sont généralement considérées comme représentant des valkyries ou dísir. Selon Mindy MacLeod et Bernard Mees, les amulettes apparaissent dans les tombes de l’époque des Vikings et y étaient vraisemblablement placées car « on pensait qu’elles avaient des pouvoirs protecteurs »

De plus, des valkyries spécifiques sont mentionnées sur deux pierres runiques :
⦁ la pierre runique Rök du début du IXe siècle à Östergötland, en Suède. Il y a dessus un kenning est utilisé qui implique une valkyrie chevauchant un loup comme son coursier.
⦁ la pierre runique Karlevi du Xe siècle sur l’île d’Öland, en Suède, qui mentionne la valkyrie Þrúðr . Sur la pierre runique Rök,

 

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